Lorsqu’on a une déficience, c’est par nécessité qu’on s’engage pour plus d’inclusion, plus d’accessibilité etc. . Le besoin de liberté nous y pousse. Penser à nos talents est un luxe duquel on ne jouit que lorsque nous considérons qu’un certain niveau de liberté est atteint.

Lorsqu’on ne fait que se maintenir en vie, parce que c’est tout ce qu’on peut se permettre, il est compliqué de s’épanouir en tant qu’être humain, parce que se garder vivant, physiquement et psychologiquement, est en soit une victoire. Un jour à la fois, ne pas céder à la douleur causée par les divers rejets vécus, un jour à la fois, résister à l’isolement.

La plupart du temps, pour ceux/celles qui ne sont pas en situation de handicap, s’engager pour une cause, est quelque chose qu’ils/elles font en plus du reste. Pour celles qui ont des déficiences et qui décident de s’engager pour plus d’inclusion, pour les personnes en situation de handicap, l’engagement et le quotidien, souvent, se confondent, ne font plus qu’un.

Sur le plan personnel, j’ai pendant longtemps eu conscience que c’était pour, un jour, accéder à plus de liberté que je me suis, lancée dans la mise en place des services d’Assistance Personnelle et autres. L’ennuie est que j’ai oublié pourquoi je la voulais tant, cette liberté. Qu’elle m’est nécessaire pour pouvoir me pencher sur ce qui me donne l’impression d’être complète, ce qui me permet de donner un sens à mon existence. Cette oubli a fait que me suis impliquée, professionnellement, un peu plus pour l’inclusion de celles et ceux en situation de handicap, au point d’un peu m’oublier. Aujourd’hui, je prends conscience de cet oubli. Je réduis, alors, mon implication pour l’inclusion afin de découvrir et laisser éclore celle que je suis en plus d’être celle qui tient à se sentir utile à notre société.

Je crois au fait que chaque être humain a le droit de se connaître en tant qu’individu, de s’épanouir. Je crois au fait qu’il a au moins un talent, quelque chose qu’il aime faire, est capable de faire sans trop de difficultés et à laquelle il accorde un sens profond. Trop souvent, celui qui vit en situation de handicap, parce qu’il est privé de sa liberté, privera le monde de cette part de lui qui est pourtant celle, qui pour moi, le rend intéressant.

Prenez soin de vous, de ceux que vous aimez, entourez-vous de gens qui ne vous attristent pas par leurs mots ou leurs actions,

Petit Cyborg